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L’exposition « Autofiction » met à l’épreuve nos convictions

Une partie de l’équipe salariée et bénévole des Monts qui Pétillent s’est rendue ce mercredi 06 juillet à la Biennale Internationale du Design de Saint-Étienne, puis sur la place Jean Jaurès pour une visite des stands dans le cadre du Bike and Troc Festival. Une sortie très à propos pour le groupe Mobilités et l’occasion de réflexions sur la voiture, mise à l’honneur dans l’exposition « Autofiction ».

Il est 9h15. L’équipe est au complet et le rendez-vous au parking de Saint-Julien-la-Vêtre honoré. Pour nous rendre à la biennale, nous avons opté pour le covoiturage. Après une bonne heure de route, nous arrivons près du musée d’art moderne. Il suffit de prendre le tram pour se rendre aux expositions. Nous attendons tranquillement, mais rien à l’horizon. C’est une stéphanoise qui nous annonce : « Il n’y a plus de tram, c’est en travaux pendant l’été. Il faut prendre le bus. ».

Nous arrivons enfin à la Cité du Design et sommes agréablement surprises par l’exposition « Autofiction ». Une critique sans appel de la voiture, de la pollution qu’elle engendre, des rapports de pouvoir qu’elle perpétue – de sa production à son utilisation -, des accidents qu’elle provoque…

Dans le bâtiment historique de la cité du design, l’exposition Autofiction intrigue et invite à un voyage dans le monde de l’automobile.

La voiture, c’est 52 millions d’unités en France, pour 1,2 milliards dans le monde. Sur les 52 millions présentes sur le sol Français, 13 millions sont à l’arrêt. La voiture, c’est aussi 80,6 % des déplacements assurés par le transport individuel. Côté finances, 4 732 euros par an sont alloués en moyenne par un ménage pour l’automobile. Cela correspond à 9 % du budget des ménages en ville, et 15 % du budget de celles et ceux qui habitent à la campagne. Le coût annuel de la pollution atmosphérique pour la France s’élève, quant à lui, à 101,3 milliards d’euros. L’automobile, c’est également 1,2 million de personnes qui meurent chaque année sur les routes dans le monde, et 570 000 enfants de moins de cinq ans qui meurent chaque année à cause de la pollution de l’air.

Informations, sensibilisation, œuvres critiques et design se marient à merveille tout au long de l’exposition.

L’automobile, c’est aussi un symbole de domination. Lors de sa production d’abord, la voiture est le haut lieu de l’exploitation des salarié.e.s, sommé.e.s d’aller toujours plus vite dans le montage de ces objets qu’ils et elles ne peuvent pas se payer. Lors de son utilisation ensuite, la voiture a été un moyen pour les populations occidentales d’asseoir leur domination coloniale en envahissant en un temps record des espaces jusqu’alors préservés de l’infernale machine de fer. Symbole de puissance et de risque, la voiture est encore l’expression d’une masculinité débridée, d’un patriarcat silencieusement incorporé. Mortelle, la voiture questionne enfin le rapport à l’éthique, notamment depuis les avancées vers des voitures sans pilote.

Dans la grande salle où était exhibée une voiture calcinée, nous n’avons pas pu nous empêcher de mesurer l’ironie de notre situation. Nous avions beau hocher la tête à chaque panneau, nous scandaliser à chaque chiffre clé, c’est bel et bien grâce à un moteur à combustion et explosion que nous réalisons la plupart de nos excursions. Habitant.e.s d’un milieu rural peu dense, comment se déplacer sans voiture individuelle ? Quelles solutions mettre en place afin de diminuer notre dépendance à la voiture thermique sans perdre en liberté ?

Drôle d’installation que ce four à céramique fait d’une ancienne voiture…

Cette visite de l’exposition Autofiction nous a conforté dans nos missions : plus que jamais, les mobilités sont au cœur des questions pour vivre bien, dignement en terres rurales. Qu’il s’agisse de l’accès aux soins, aux services, aux loisirs, aux emplois, etc, nous devons nous organiser collectivement, avec les acteurs et actrices des mobilités et des territoires pour trouver des solutions inclusives et adaptées, des alternatives viables à la voiture individuelle. Et ça tombe bien, tous ces projets sont déjà bien lancés !

A vos agendas !  Vous souhaitez vous rendre à la biennale, découvrir par vous-même les nombreuses expositions et profiter de Saint-Étienne ? Vous n’êtes peut-être pas les seul.e.s ! Nous pouvons vous mettre en lien avec d’autres personnes désireuses de faire du covoiturage. Une belle occasion de mutualiser sa voiture et rendre le trajet convivial. N’hésitez pas à nous en faire part en écrivant à : contact@lesmontsquipetillent.org